Les rendements obligataires atteignent des niveaux inégalés depuis plus d'un an, alimentés par les craintes que la vaste stratégie tarifaire du président élu Donald Trump ne déclenche une résurgence de l'inflation.

 

Cette situation, associée à des indicateurs économiques solides qui ne semblent pas devoir nécessiter de nouvelles réductions agressives des taux d'intérêt, a entraîné les rendements sur une trajectoire ascendante qui pourrait avoir un impact sur les Américains de tous les jours.

 

Alors que certains à Wall Street ont lancé des avertissements sur la façon dont la hausse des rendements obligataires pourrait affecter les marchés boursiers, les défis potentiels vont bien au-delà.

 

Vous trouverez ci-dessous quatre domaines que les consommateurs devraient surveiller pour déceler les signes de difficultés suite à l'augmentation de plus de 100 points de base du rendement du Trésor américain à 10 ans depuis la mi-septembre, alors qu'il s'approche de la barre significative des 5 %.

 

Les portefeuilles de retraite des consommateurs sont confrontés à un double défi : l'escalade des taux d'intérêt, qui ressemble à ce qui s'est passé pendant le marché baissier des actions de 2022.

 

La hausse des taux d'intérêt coïncide avec la baisse des prix des obligations pour ceux qui ont des investissements à revenu fixe, ce qui se traduit souvent par des rendements négatifs.

 

En 2022, lorsque le rendement du Trésor américain à 10 ans a plus que doublé pour atteindre environ 4 %, l'indice obligataire global Bloomberg a chuté de 13 %. L'augmentation des rendements obligataires exerce également une pression sur les valorisations des actions, le S&P 500 ayant chuté de près de 20 %.

 

Depuis que le rendement du Trésor américain à 10 ans a commencé à augmenter en septembre, l'indice Bloomberg a baissé de près de 6 %, ce qui a une fois de plus eu un impact négatif sur les avoirs de retraite des consommateurs. Ce phénomène est particulièrement important pour les personnes qui approchent de la retraite ou qui sont déjà à la retraite, car elles conservent généralement une part plus importante d'instruments à revenu fixe.

 

Dans le même temps, l'indice S&P 500 a chuté d'environ 4 % depuis la mi-décembre, lorsque le malaise des investisseurs face à la hausse des rendements obligataires a commencé à se manifester.

 

L'effet le plus visible de la hausse des rendements obligataires est peut-être l'augmentation des taux hypothécaires.

 

On s'attendait à ce qu'ils diminuent après que la Réserve fédérale a commencé à réduire les taux d'intérêt en septembre, mais ils ont au contraire fortement augmenté.

 

Cela a augmenté les coûts d'emprunt pour les acheteurs potentiels de logements et réduit l'accessibilité globale.

 

D'après les données de Freddie Mac, le taux hypothécaire fixe moyen à 30 ans a augmenté de près d'un point de pourcentage pour atteindre environ 7 % depuis septembre.

 

"Les taux hypothécaires ont augmenté de manière significative", a déclaré Greg McBride, analyste financier en chef chez Bankrate, à Business Insider. Il a précisé qu'une grande partie de la douleur liée à la hausse des rendements obligataires se concentre sur les taux hypothécaires fixes.

 

Pour les consommateurs qui souhaitent acheter une maison au prix de vente médian d'environ 420 000 dollars aux États-Unis, l'augmentation de près d'un point de pourcentage d'un prêt hypothécaire fixe à 30 ans se traduit par une hausse de plus de 200 dollars des paiements hypothécaires mensuels, soit environ 2 500 dollars par an.

 

La hausse des taux d'intérêt a également un impact immédiat sur les propriétaires de prêts hypothécaires à taux variable, car leurs paiements mensuels sont réinitialisés pour s'aligner sur les taux d'intérêt plus élevés.

 

Même les locataires pourraient ne pas être épargnés, car les propriétaires confrontés à une augmentation des coûts de financement pourraient transférer ces coûts à leurs locataires lors du prochain contrat de location.

 

M. McBride a souligné que les taux d'intérêt des prêts automobiles sont plus étroitement liés aux mouvements du rendement du Trésor américain à cinq ans, qui a plus ou moins reflété l'augmentation de 100 points de base du billet à dix ans depuis septembre.

 

Selon les données de la Réserve fédérale de Saint-Louis, depuis que les taux d'intérêt ont commencé à augmenter en 2022, les taux d'intérêt des prêts automobiles à la consommation pour un prêt à cinq ans ont presque doublé pour atteindre 8,4 % au mois d'août.

 

Les consommateurs peuvent réduire leur mensualité de prêt automobile en optant pour une période de remboursement plus longue, comme le prêt de six ans, de plus en plus populaire. Toutefois, cela ne réduit pas le montant total des intérêts payés sur la voiture pendant la durée du prêt, mais l'augmente.

 

L'augmentation des rendements obligataires peut également entraîner une hausse des taux d'intérêt sur les dettes de consommation, telles que les prêts personnels et les soldes de cartes de crédit.

 

Pour les cartes de crédit, la dette n'étant pas garantie, elle est variable et étroitement liée aux variations du taux préférentiel, qui est basé sur le taux des fonds fédéraux.

 

"Même si la Fed a abaissé les taux d'intérêt à plusieurs reprises en 2024, les taux d'intérêt moyens des cartes de crédit ont atteint des niveaux record", a déclaré Sara Rathner, experte en cartes de crédit chez NerdWallet, à BI. "En termes simples, cela rend plus coûteux l'endettement par carte de crédit".

 

Le taux d'intérêt moyen des cartes de crédit est passé d'environ 15 % au début de l'année 2022 à près de 22 %, selon les informations de la Réserve fédérale de Saint-Louis.

 

Cette hausse de 7 points de pourcentage augmentera considérablement les charges d'intérêt pour les consommateurs s'ils conservent un solde de carte de crédit d'un mois à l'autre et ne le remboursent pas entièrement.

 

Une enquête récente de NerdWallet a révélé que les ménages américains ayant un solde de carte de crédit renouvelable avaient en moyenne une dette de près de 10 000 dollars.

 

"Si vous n'effectuez que le paiement minimum, il vous faudra peut-être plus de vingt ans pour rembourser ce solde", a déclaré M. Rathner, "et avec les intérêts, vous paierez le triple du montant initial que vous avez payé".