Wall Street a plongé la semaine dernière après que le président Donald Trump a déclaré qu'il n'excluait pas une récession et que les Américains devraient s'attendre à « une période de transition » à travers l'économie. Depuis lors, divers responsables de l'administration ont cherché à rassurer les investisseurs qu'il n'y a pas lieu de paniquer.

 

« Donald Trump apporte de la croissance à l'Amérique. Je ne parierais jamais sur une récession. Aucune chance », a déclaré le secrétaire au Commerce Howard Lutnick sur NBC « Meet the Press » ce week-end. Pendant ce temps, dans le même programme, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a déclaré qu'« il n'y a aucune garantie » qu'il n'y aura pas de récession.

 

Il a réitéré sa réponse mardi matin, disant à l'animatrice de Fox Business Maria Bartiromo, « Je ne peux rien garantir... Mais ce que je peux vous garantir, c'est qu'il n'y a aucune raison pour laquelle nous devrions avoir une récession. »

 

C'est un contraste avec le ton que Bessent a précédemment adopté lorsqu'il répondait à des questions sur la probabilité d'une récession.

 

« Il va y avoir une période de désintoxication », a déclaré Bessent plus tôt ce mois-ci dans une interview sur CNBC. Puis, dans une autre interview sur CNBC la semaine dernière, il a nié qu'une « période de désintoxication » implique en quelque sorte une récession.

 

« Pas du tout », a déclaré Bessent, « cela dépendra de la rapidité avec laquelle le relais sera passé. Notre objectif est d'avoir une transition en douceur. »

 

Probabilités croissantes de récession

 

Les prévisions d'une récession imminente ont considérablement augmenté ces dernières semaines, au milieu d'un échange animé sur les menaces tarifaires de Trump et la série de nouveaux tarifs qui sont entrés en vigueur.

 

L'ancien secrétaire au Trésor Larry Summers, qui a servi sous l'administration Clinton, a déclaré dans une interview sur CNN vendredi qu'il pense qu'il y a environ 50% de chances qu'une récession se produise, avec le risque « augmentant chaque jour ».

 

Même si les marchés ont mieux commencé cette semaine par rapport à la chute brutale de la semaine dernière, Summers a déclaré que sa prévision n'a pas changé. « Le grand sentiment d'incertitude politique, les dépenses refroidies, sont toujours avec nous », a-t-il déclaré dans une interview séparée avec CNN mardi matin.

 

Dans une note récente, les économistes de JPMorgan ont inscrit une probabilité de 40% que l'économie américaine entre en récession, une augmentation de 10 points de pourcentage par rapport au début de l'année. La révision résulte des tarifs intensifiés que les économistes de la banque considèrent comme capables de freiner considérablement l'activité commerciale au point de « plonger l'économie américaine et l'économie mondiale dans une récession ».

 

Des enquêtes récentes ont indiqué que les entreprises retardent les investissements et voient leurs revenus diminuer alors que les clients reportent leurs achats, en partie à cause des tarifs.

 

De plus, la consommation des ménages, pilier de l'économie américaine qui représente plus des deux tiers du PIB, semble devenir de moins en moins solide.

La dernière lecture sur la consommation des ménages montre qu'elle a chuté bien plus que ce que les économistes attendaient. Cela survient alors que les ventes au détail ont été beaucoup plus faibles que prévu le mois dernier, après une baisse en janvier.